
Culture
Une autre politique de la Culture à Nice

En synthèse ...
Les politiques d'Estrosi et des droites niçoises
LES POLITIQUES D’ESTROSI ET DES DROITES NIÇOISES ont généré cette situation, puisque :
· Pour Estrosi, la culture est secondaire : elle n’a jamais été considérée comme un enjeu important par le maire de Nice. Un acteur neutre comme la Chambre régionale des comptes PACA l’affirme. Pour éviter de lui donner trop de poids, la responsabilité de la culture est éclatée entre quatre adjoints d’Estrosi. La destruction du théâtre, menée au pas-de-charge, a choqué la grande majorité des Niçois. Les solutions de remplacement ont été abandonnées, puis repoussées. La ville de Nice n'a même pas réussi à passer la première étape dans sa candidature au titre de Capitale européenne de la culture pour 2028.
· Pour Estrosi, la culture est une marchandise : il conçoit la culture en premier lieu comme centrée sur les grands évènements soumis à une logique de rentabilité. Pour lui, la culture est une marchandise de luxe dont l'accès est donc réservé à une minorité. C’est ce qui a renforcé la « privatisation » du carnaval de Nice. La logique est la même avec le Nice Jazz Fest, réservé aux rares privilégiés qui ont la possibilité de payer le prix fort. Tous ses autres arbitrages et décisions conduisent à réduire le rôle des Niçois à celui de consommateur.
· Pour Estrosi, la culture doit être à sa main : le divorce est consommé entre les acteurs locaux de la culture et la municipalité. L’équipe municipale considère qu’en tant que maître des financements, elle peut adopter une démarche prescriptive avec eux, en leur disant ce qu’ils doivent penser, créer et faire. La rencontre entre Estrosi et les acteurs de la culture organisée en mars 2025 a été édifiante. Alors que le processus créatif ne peut s’épanouir avec une telle conception de la relation. Quant à ceux qu’il a nommés, encore faut-il qu’ils soient reconnus par les artistes de leur domaine sur leurs compétences effectives.
· Pour Estrosi, la culture est d’abord patrimoniale : comme la plupart des maires de droite, il a une vision patrimoniale de la culture. Ce qui tient lieu de « politique culturelle » de la ville de Nice est marqué par une volonté d’uniformisation et de normalisation des cultures sur un modèle unique.
En matière de culture, Nice a vécu sur ses acquis. Il est plus que temps de redynamiser la politique culturelle de la Ville.
Situation actuelle
La SITUATION ACTUELLE DES NIÇOIS en matière de culture est caractérisée par :
· Une offre culturelle sous-proportionnée par rapport à la taille de la ville, conduisant à une saturation des différents évènements et d’une partie des équipements culturels.
· Une pauvreté du champ des contenus, privilégiant le terrain des loisirs et les aspects les plus liés au patrimoine local.
· Le prix élevé des évènements culturels, indifférenciés entre Niçois et touristes.
Conséquence, faute d’offre suffisante et au regard des tarifs, une partie des Niçois n’a accès à la culture qu’épisodiquement. Plus grave encore, la part de la population qui ne bénéficie jamais de l’accès à la culture est élevé, renforçant encore la réalité d’une ville à deux vitesses.
Notre approche
Dans un contexte national de réduction drastique des moyens alloués à la culture, la politique culturelle de la ville prend une importance d’autant plus cruciale pour les habitants.
Notre ambition : garantir à l’ensemble des Niçois l’accès à la culture sous toutes ses dimensions en combinant une politique artistique d’aide à la création et une politique culturelle de sensibilisation, de diffusion et de médiation.
Les 4 fondamentaux de notre politique de la culture
1. Notre conception de la culture se veut large, sans exclusion. Il ne peut s’agir seulement d’un héritage ou d’une tradition, mais aussi de création, d’émergence, de construction. L’ouverture à la culture ou aux pratiques artistiques doit être envisagé dès le plus jeune âge comme élément structurant de l’individu et vecteur de lien social.
2. L’ensemble des Niçois doivent avoir accès à la culture, ce qui suppose un énorme travail de démocratisation, avec une attention particulière aux Niçois qui n’ont pas d’accès ou avec difficulté à l’offre culturelle, en refusant de la réorienter vers le « rentable ».
3. Cela en passe par un mouvement de décentralisation de la politique culturelle de la ville, partout sur ses territoires. Nous voulons penser l’articulation entre art, culture et territoire en encourageant toutes les formes de pratiques artistiques et culturelles.
4. C’est avec l’ensemble des composantes du monde artistique, culturel et associatif, syndical et citoyen que la politique culturelle de la Ville doit être détaillée et déployée, en facilitant l’émergence d’un écosystème qui mêle professionnels, publics et amateurs.
Les axes concrets de notre politique de la culture
1. Organiser dès 2026 des Assises de la culture à Nice. Elles constitueront l’acte fondateur d’un renversement de la relation entre la Ville et les acteurs de la culture et associeront les citoyens. Dans le cadre du projet municipal de la culture, elles permettront de détailler la mise en œuvre des axes de la politique culturelle, leur déclinaison sur les territoires, le programme de développement des outils et équipements culturels, les modalités d’un dialogue continu et les modalités du soutien de la Ville aux revendications des différents métiers de la culture quant à leurs statuts et à leurs revenus.
2. Développer les équipements culturels : Nice mérite de disposer d’outils culturels de haut niveau. C’est notamment le cas pour ce qui est du Théâtre National. Au 2e et 3e trimestres 2026, une large concertation permettra de définir ce que doit être cet équipement. Elle conduira soit à confirmer et à aménager le projet actuel, soit à poser les bases d’un projet alternatif à matérialiser au plus tard en 2030. Dans les quartiers, la ville renforcera l’offre en équipements publics et en équipes pour les animer.
3. Renforcer et démocratiser les grands évènements culturels à Nice : nous mettrons un terme à la privatisation du carnaval pour lui redonner son rôle d’animation dans toute la ville. Ce sera aussi le cas pour le Nice Jazz Fest, en élargissant les dates et en développant un « off » large et décentralisé. Un évènement majeur autour du cinéma sera organisé à Nice. Il pourrait s’agir d’un festival autour des cinémas du bassin méditerranéen. La Ville garantira que les tarifs ne sont en aucun cas un frein.
4. Apporter un support au maillage culturel des quartiers : dans les quartiers émergent de la création et de la diversité culturelle. Des dispositifs de soutien seront mobilisés. Le service municipal de la culture mettra les acteurs en réseau. Il aidera aux initiatives locales, en mettant à disposition des lieux. Il travaillera avec les établissements scolaires, centres sociaux, associations ou maisons de quartier. La politique culturelle de la Ville accompagnera les enfants dans leur construction et leur épanouissement.
UNE AUTRE POLITIQUE DE LA CULTURE À NICE
1. LA SITUATION ACTUELLE DES NIÇOIS
À Nice, l’offre culturelle est sous-proportionnée par rapport à la taille de la ville. Ce qui conduit à une saturation des différents évènements et d’une partie des équipements culturels. Notons d’ailleurs que le champ des contenus est pauvre, privilégiant le terrain des loisirs et les aspects les plus liés au patrimoine local.
Notre ville est également caractérisée par le prix élevé des évènements culturels. Les tarifs sont la plupart du temps indifférenciés entre Niçois et touristes. Ce qui conduit à réserver ces évènements à une élite : touristes aisés et Niçois les plus favorisés ou bien ne s’autorisant qu’exceptionnellement ce type de dépenses.
Cette situation a une première conséquence : faute d’offre suffisante et au regard des tarifs, une partie des Niçois n’a accès à la culture qu’épisodiquement.
Plus grave encore, la part de la population qui ne bénéficie jamais de l’accès à la culture est élevé. À Nice, la culture ne peut jouer son rôle d’intégration sociale. Ce qui renforce encore la réalité d’une ville à deux vitesses, avec des citoyens considérés sur ce terrain également comme étant de seconde zone. Les rencontres et les moments de convivialité favorisant le bien-vivre ensemble se font rares. Ce qui contribue au désœuvrement d’une partie de la population pendant son temps libre.
2. LES CHOIX POLITIQUES D’ESTROSI ET DES DROITES NIÇOISES
Ce que vivent les Niçois en la matière est la conséquence de l’approche de la culture par Christian Estrosi et son équipe, qui peut être résumée en quatre axes.
1. Pour Estrosi, la culture est secondaire
La culture n’a jamais été considérée comme un enjeu important par le maire de Nice. Ce ne sont pas seulement ses opposants qui le disent, mais aussi des acteurs neutres comme la Chambre régionale des comptes Provence Alpes Côte d’Azur. Dans son rapport du 10 avril 2024, elle affirme qu’en matière de Sport et de Culture, « Malgré le poids financier de ces deux politiques et un contexte budgétaire contraint, la commune ne s’est dotée ni de stratégie, ni de programmation financière. »
Il est d’ailleurs assez symbolique que pour éviter de lui donner trop de poids, la responsabilité de la culture soit éclatée entre quatre adjoints d’Estrosi. Quant aux Directeurs de la culture, ils se succèdent à Nice à un rythme effréné.
Durant le dernier mandat, deux évènements majeurs sont venus illustrer cette absence d’intérêt pour la culture. La destruction du théâtre, menée au pas-de-charge, a choqué la grande majorité des Niçois. Cette démolition d’un centre dramatique national était une première du genre en France, hors temps de guerre. D’autant qu’elle a été décidée et mise en œuvre sans solution de substitution satisfaisante. Sans oublier les péripéties qui ont suivi. La salle prévue dans Iconic a été abandonnée. La requalification de l’actuel Palais des expositions en Palais des Arts et de la Culture a été annoncée pour 2025, puis 2026. Elle a encore été reportée à 2028. Sans compter que son auditorium ne comptera que 800 places, contre 2 000 annoncées en 2020.
Par ailleurs, la ville de Nice n'a même pas réussi à passer la première étape dans sa candidature au titre de Capitale européenne de la culture pour 2028. Le conseiller municipal délégué au Cinéma, subdélégué au spectacle vivant et au développement des nouveaux publics culturels, le reconnaît : « Pour cette candidature Nice 2028, on s'est plantés. À mon avis, il a manqué d'une réflexion sérieuse en amont. »
Sans oublier la démolition de la galerie des Ponchettes et celle de la galerie de la Marine, ainsi que la disparition de la salle de spectacle de l’Acropolis, significatives de ce qu’est la politique culturelle de Christian Estrosi.
2. Pour Estrosi, la culture est une marchandise
Le maire de Nice conçoit la culture en premier lieu comme centrée sur les grands évènements : le carnaval, le Nice Jazz Fest, etc. Ceux-ci, tels qu’il les appréhendent, doivent se prêter à une logique de rentabilité, répondant à sa recherche de retour sur investissement. Récusant la spécificité des biens culturels, il considère que la production culturelle doit être orientée vers des fins exclusivement commerciales.
C’est ce qui a par exemple renforcé la « privatisation » du carnaval de Nice, dont l’organisation et les prix excluent l’immense majorité des Niçois. Ceci alors qu’existe une forte demande de la population, comme en témoigne en 2025 le succès de la Carnavalina qui a rassemblé plus de 30.000 personnes. Notons au passage que l’organisation de cette dernière initiative invalide le prétexte sécuritaire utilisé pour justifier « la mise en cage » du carnaval et l’exclusion de la grande majorité de la population du carnaval.
La logique est la même avec le Nice Jazz Fest. En faire un évènement pour les rares privilégiés qui ont la possibilité de payer le prix fort, y compris avant même d’en connaître la programmation, a tiré cet évènement vers le bas année après année. L’adjoint d’Estrosi chargé de l’événementiel le reconnaît lui-même : « Il s’est un peu déclassé. » Notons que là-aussi, les tarifs sont les mêmes et tout aussi élevés pour les Niçois que pour les touristes aisés qui constituent la grande majorité d’un public qui ne dépasse jamais les 50.000 personnes.
Cette volonté de réorienter les actions culturelles vers le rentable, alors que la culture ne peut par nature être ainsi contrainte, fait que le bénéfice de tels évènements est réservé à ceux qui ont les moyens. Pour Estrosi, la culture est une marchandise de luxe dont l'accès est donc réservé à une minorité.
Dans la même logique, tous les autres arbitrages et décisions de l’équipe municipale en matière de culture conduisent à réduire le rôle des Niçois à celui de spectateur, de consommateur. La culture ne saurait se réduire à cette consommation de spectacles, d’expositions et de concerts, aussi nécessaires et intéressants soient-ils.
3. Pour Estrosi, la culture doit être à sa main
Le divorce est consommé entre les acteurs locaux de la culture, artistes et techniciens du spectacle et la municipalité. En effet, à partir du moment où la culture est gérée comme une marchandise, c’est une approche purement descendante qui est adoptée par Estrosi et son équipe avec eux. L’équipe municipale considère qu’en tant que maître des financements, elle peut adopter une démarche prescriptive avec ceux qui font la culture, en leur disant ce qu’ils doivent penser, créer et faire. C’est là la même démarche que celle adoptée par la municipalité avec le tissu associatif et notamment les associations de quartier. Les subventions ne sauraient être accordées en posant des exigences politiques. Tout ce que l’art contient de subversif est écarté.
La rencontre entre Estrosi et les acteurs de la culture organisée en mars 2025 a été édifiante à ce titre : discours descendant, séance d’autosatisfaction, parole donnée à ses directeurs des différentes structures et pas aux autres. Estrosi considère que les « véritables acteurs de la culture » tels qu’il les désigne, ce sont ceux qu’il a nommés, pas les artistes et techniciens du spectacle.
C’est méconnaître les mécanismes de la culture et les populations qui y travaillent. Le processus créatif, notamment, ne peut s’épanouir avec une telle conception de la relation.
Quant à ceux qu’il a nommés, encore faudrait-il qu’ils soient reconnus par les artistes de leur domaine sur leurs compétences effectives. Henry-Jean Servat, auparavant en charge de la délégation cinéma au sein du conseil municipal et qu’Estrosi a, selon ses termes, « congédié comme un laquais » en 2023 affirme qu’à Nice, « beaucoup de gens qui s’occupent du cinéma n’y connaissent rien ». Ce qui, quelle que soit la réalité de cette assertion, est une illustration supplémentaire de la désinvolture avec laquelle la culture est traitée par la municipalité en place.
4. Pour Estrosi, la culture est d’abord patrimoniale
Comme la plupart des maires de droite, Estrosi a une vision patrimoniale de la culture. Il assume d’ailleurs publiquement cette position : « La politique culturelle, sportive et festive fait partie de l’ADN de Nice. Personne ne nous fera renoncer à nos traditions. » Ce qui tient lieu de « politique culturelle » de la ville de Nice est marqué par une volonté d’uniformisation et de normalisation des cultures sur un modèle unique. Quand la culture n’est centrée que sur la tradition, elle exclut puisqu’elle est réduite socialement et géographiquement.
Au regard de ce choix, faut-il s’étonner que la municipalité ne puisse mener le dialogue avec les acteurs du spectacle vivant ? Au mieux sont-ils pour elle des « animateurs ». Ceci est d’autant plus préjudiciable qu’en France, le spectacle vivant est financé aux deux tiers par les collectivités territoriales et qu’une carence de celles-ci a des conséquences radicales sur ces arts.
Pour rester objectifs, retenons à l’actif de la ville la gratuité des musées pour les Niçois, même si elle remonte à 2008, les centres AnimaNice, même s’ils sont sous-dimensionnés, et la généralisation du 100 % culture à l’école. En dehors de ça, les Niçois ont souvent droit à des effets d’annonce et communication. Mais ils sont rarement suivis d’actes, ou voient leurs effets systématiquement différés. En matière de culture, Nice a vécu sur ses acquis. Il est plus que temps de redynamiser la politique culturelle de la Ville.
3. NOTRE APPROCHE
Dans un contexte national de réduction drastique des moyens alloués à la culture, la politique culturelle impulsée et animée par la ville prend une importance d’autant plus cruciale pour les habitants.
Notre ambition
Garantir à l’ensemble des Niçois l’accès à la culture sous toutes ses dimensions en combinant une politique artistique d’aide à la création et une politique culturelle de sensibilisation, de diffusion et de médiation.
Les 4 fondamentaux de notre politique de la culture
1. Notre conception de la culture se veut large, sans exclusion. La portée transformatrice et émancipatrice de la culture est pour nous primordiale. Il ne peut s’agir seulement d’un héritage ou d’une tradition, qui ont certes une importance fondamentale, mais aussi de création, d’émergence, de construction. La culture est rencontres, réflexions et compréhension, construction de lien social, d’humanité. Elle ne connaît pas de frontières. Elle suppose le partage. L’ouverture à la culture ou aux pratiques artistiques doit être envisagé dès le plus jeune âge et tout au long de la vie comme élément structurant de l’individu et comme vecteur de lien social.
2. L’ensemble des Niçois doivent avoir accès à la culture, ce qui suppose un énorme travail de démocratisation. La politique culturelle municipale doit s’adresser à la population dans son ensemble, avec une attention particulière aux Niçois qui n’ont pas d’accès ou avec difficulté à l’offre culturelle. Elle doit prendre en compte les inégalités sociales et territoriales et œuvrer à rompre les barrières financières ou psychologiques. Il ne s’agit en aucun cas de léser ceux qui ont envie d’art et de culture parce que ça leur a été donné dès l’enfance, mais nous voulons agir pour que les autres y aient aussi accès et à ce que le rapport de tous les Niçois aux arts et à la culture devienne familier. Il s’agit donc de rendre accessibles les propositions culturelles à chacun. Cette conception suppose un refus de la réorientation des actions culturelles vers le « rentable ».
3. Cela en passe par un mouvement de décentralisation de la politique culturelle de la ville, partout sur ses territoires. Nous voulons penser l’articulation entre art, culture et territoire en nous appuyant sur l’existant, en encourageant toutes les formes de pratiques artistiques et culturelles et en dégageant les moyens de leur mise en œuvre. Cela suppose de développer les rencontres et les moments de création et de de convivialité favorisant le bien-vivre ensemble.
4. C’est avec les acteurs de la culture et à partir d’eux que la politique culturelle de la Ville doit être construite, dans le cadre d’axes structurants définis dans le projet municipal. Définir ses axes structurants relève certes de la responsabilité de l’équipe municipale. Mais considérer que le détail des actions doit être décidé par la Ville puis imposé aux acteurs avec une approche descendante, tel que cela est aujourd’hui fait à Nice, est antinomique avec notre conception de la culture qui doit aussi être émergence et création. Nous construirons cette politique culturelle et la déploierons en travaillant avec tous les métiers de la culture, l'ensemble des composantes du monde artistique, culturel et associatif, politique, syndical et citoyen. Nous voulons également encourager et accompagner l’émergence d’un écosystème qui mêle professionnels, publics et amateurs.
Les axes concrets de notre politique de la culture
1. Organiser dès 2026 des Assises de la culture à Nice
En cohérence avec le quatrième principe ci-dessus, nous organiserons dès 2026 à Nice des Assises de la culture pour détailler les modalités de la politique culturelle de la ville, en cohérence avec les principes et les axes concrets posés ici, dans le cadre du projet municipal de la culture.
Ces Assises réuniront les acteurs locaux du monde de l’art, de la culture et de l’éducation populaire pour construire un projet partagé. Elles constitueront l’acte fondateur d’un renversement de la relation entre la Ville et ces acteurs, désormais basée sur le respect mutuel et la complémentarité des rôles respectifs. Elles associeront également les citoyens dans les différents quartiers de la ville.
Elles permettront de détailler ensemble :
- La mise en œuvre des axes de la politique culturelle à Nice.
- Leur déclinaison sur les différents territoires de la ville.
- Le programme municipal de développement des outils et équipements culturels.
- Les modalités d’un dialogue continu entre les acteurs de la culture et la Ville.
- Les modalités du soutien de la Ville aux revendications des différents métiers de la culture quant à leurs statuts et à leurs revenus.
2. En support de cette politique, développer les équipements culturels
Au regard de sa taille, Nice mérite de disposer d’outils culturels de haut niveau : musées, bibliothèques, théâtres, école d’art, conservatoire de musique et de danse, etc.
C’est notamment le cas pour ce qui est du Théâtre National de Nice. Une large concertation avec les acteurs du secteur, mais aussi avec les populations et les établissements d’enseignement, permettra de définir ce que doit être cet équipement pour jouer pleinement son rôle sur la scène culturelle niçoise. Cette concertation sera menée au deuxième et troisième trimestres 2026 sans interrompre le projet actuel de requalification de l’actuel Palais des expositions en Palais des Arts et de la Culture. Elle conduira soit à confirmer et à aménager ce projet, soit à poser les bases d’un projet alternatif qui devra dans tous les cas se matérialiser au plus tard en 2030.
Par ailleurs, dans les quartiers, la ville renforcera l’offre en équipements publics et en équipes pour les animer. Il s’agit tout d’abord de compléter les réseaux d’établissements publics de proximité contribuant au rayonnement culturel (bibliothèques en premier lieu, mais aussi musées, centres AnimaNice, maisons des associations, etc.). Plus largement, dans la ville, existent des potentiels d’implantation de lieux culturels : friches, sites attractifs pour des artistes. Un travail d’identification et de recensement de ces lieux d’expression du sensible sera mené. Puis leur destination sera définie à partir des projets propos par les acteurs de la culture dans ces quartiers et les populations qui y vivent.
Cela n’empêchera pas, au contraire, de développer les initiatives culturelles « hors les murs », dans la rue, de manière à ne pas limiter l’accès à la culture à ceux qui auraient un démarche proactive. Organiser, faciliter de telles initiatives dans la rue est notamment un moyen de faciliter l’accès des plus jeunes à la culture.
En associant la population, une réflexion de fond sera menée avec les acteurs de la culture sur le 109, afin d’assurer son développement au service de l’accès de tous à la culture. Un support tout particulier sera apporté aux projets permettant d’obtenir la labélisation Scène de Musique Actuelles (SMAC).
3. Renforcer et démocratiser les grands évènements culturels à Nice
Métropole méditerranéenne, à proximité de l’Italie, avec une histoire riche et atypique, Nice en tant que cinquième ville de France se doit d’organiser des grands évènements culturels et populaires.
L’accès aux évènements culturels qui existent déjà doit être démocratisé, pour les rendre accessibles à tous les Niçois. C’est le cas du carnaval qui doit redevenir un grand évènement populaire. Nous mettrons un terme à sa privatisation au bénéfice de quelques privilégiés pour lui redonner son rôle d’animation dans toute la ville. Le carnaval des quartiers deviendra une réalité, en ne sa cantonnant pas à quelques activités statiques, mais en constituant un évènement dans chaque territoire de la ville.
C’est aussi le cas pour le Nice Jazz Fest qui ne renouera avec le succès qu’en devenant un évènement ouvert à tous. Ce qui suppose en premier lieu d’élargir les dates. Rappelons qu’il dure 4 jours alors qu’un évènement comme Jazz in Marciac s’étale sur 18 jours. De même qu’Avignon pour le théâtre, Nice pourrait devenir la capitale du jazz en combinant les concerts du programme officiel avec un « off » ouvert, large, décentralisé dans les quartiers.
Au vu non seulement de sa localisation et de son histoire, au confluent de nombreuses influences, et de la place que notre ville a tenu dans l’histoire du cinéma, avec les tournages nombreux, les studios de la Victorine et la fréquentation hors normes à certaines époques, il n’est pas envisageable qu’aucun évènement majeur autour du cinéma n’ait lieu à Nice. Il pourrait par exemple s’agir d’un festival autour des cinémas du bassin méditerranéen.
La Ville garantira l’accessibilité de ces grands évènements à l’ensemble de la population niçoise en veillant à ce que les tarifs ne soient en aucun cas un frein. Pour les évènements payants, elle mettra en place des tarifs différenciés en distinguant locaux et touristes et en fonction des revenus.
Elle garantira également que la question des déplacements n’est pas un frein pour l’accès des publics aux artistes, aux œuvres, aux équipements culturels.
4. Apporter un support au maillage culturel des quartiers
Les grands évènements culturels constituent un des piliers d’une politique culturelle. Le second pilier relève de ce qui se peut se jouer dans les différents quartiers de la ville, et qui est différent d’un quartier à l’autre en fonction des populations.
Dans ces quartiers émergent de la création, de la diversité culturelle, associative, citoyenne ou plus institutionnelle. Des initiatives se construisent sur le terrain, parfois au-delà même des lieux dédiés. Des associations et des structures formelles ou informelles existent dans tous les domaines de la culture. Leur développement ou même parfois leur simple maintien ne sont pas simples aujourd’hui, relevant uniquement des bonnes volontés individuelles.
Pour les soutenir, des dispositifs de soutien au spectacle vivant seront mobilisés, tel que le dispositif Gip cafés cultures. Par ailleurs, nous développerons un service municipal de la culture fort. Il mettra en réseau les différents acteurs du monde de l’art, du spectacle vivant et de l’associatif pour appuyer la participation des quartiers, faciliter l’accès aux équipements nécessaires au développement et à l’intégration des projets et engendrer des rencontres avec la création. Il aidera aux initiatives locales, dans les quartiers, en mettant à disposition des lieux de travail, de rencontres, d’exposition et de présentation. Il travaillera avec les établissements scolaires, les centres sociaux, les associations ou les maisons de quartier, pour initier et rendre autonomes les publics au fil de leur vie.
Ce maillage intégrera une action volontariste auprès des enfants. La politique culturelle de la Ville accompagnera dès le plus jeune âge, dans les crèches, les écoles et les centres de loisirs, les enfants dans leur construction et leur épanouissement. Elle sera en cela un pilier de l'éducation populaire.
Les AnimaNice seront développés et ouverts pour que tous ceux qui le souhaitent à Nice puissent y avoir accès.