
Sport
Une autre politique du Sport à Nice

En synthèse ...
Les choix des politiques d'Estrosi et des droites niçoises
Une passion pour le show-off : Estrosi a toujours affiché un grand intérêt pour le sport. Mais cet intérêt porte sur l’évènementiel. 8 M€ lui sont dédiés en 2025. Autant d’argent qui n’est pas mis au service de la pratique sportive des Niçois, mais à celui de l’image du maire.
Des grosses opérations au service d’une conception élitiste du sport : le reste du budget est phagocyté par des opérations ne bénéficiant qu’à un nombre limité de Niçois : piscine de la Plaine-du-Var, centre de formation de l’OGC Nice, engagements financiers au titre du contrat de partenariat public-privé pour l’ Allianz Riviera, nouvelle patinoire pour les JO 2030.
Des budgets réduits à la portion congrue : en dix ans, les dépenses de fonctionnement de la ville en matière de sport ont baissé de 31 %. Les dépenses d’investissement, hors partenariat public-privé, ne s’élèvent plus qu’à 9,3 millions d’euros en 2025. Y a-t-il une autre grande ville en France qui a vu autant diminué en dix ans ce qui est alloué à la pratique sportive ?
Et les Niçois, dans tout ça ? Le faible équipement de notre ville en matière d’équipements sportifs et leur état déplorable découlent directement des choix du maire. Estrosi a une conception élitiste du sport, réservé aux plus aisés et instrumentalisé pour parfaire son image.
Situation actuelle
Si les grands évènements sportifs ne manquent pas à Nice, la possibilité pour les Niçois de pratiquer le sport de leur choix est très limitée.
· La ville est sous-équipée en équipements sportifs : le taux d’équipements sportifs de proximité est de 5,2 en moyenne pour les villes de plus de 10 000 habitants, de 1,8 à Nice.
· Les équipements existants sont délabrés : l’état des équipements sportifs sur notre territoire est lamentable : gymnases obsolètes, salles prenant l’eau, vestiaires délabrés, toilettes dans un état honteux.
· La sécurité est problématique : la violence s’est installée dans certains lieux de pratiques sportive. Faute de régulation, l’accès à certaines infrastructures sportives relève de la loi de la jungle, avec notamment une exclusion de fait des filles.
Notre approche
Notre ambition : permettre à l’ensemble de la population de pratiquer des activités sportives et les encourager, notamment en privilégiant la proximité chaque fois que possible.
Un premier axe : remettre en état des équipements existants. Nous mènerons un vaste plan de rénovation des infrastructures, élaboré en associant les utilisateurs. L’inauguration de chaque équipement rénové sera une occasion de développer la pratique sportive.
Un second axe : mailler la ville avec des équipements de proximité : installer des microsites dans les différents quartiers ; réaménager les parcs avec des options sportives ; ouvrir des aires de jeux sportifs autorisant des pratiques libres ; installer des petits équipements fixes de fitness dans l’espace public, etc. L’enjeu de la sécurité sera systématiquement traité pour qu’il ne soit jamais un obstacle à la pratique.
Un impératif : augmenter et réorienter les budgets. Le budget municipal des sports fera l’objet d’une refonte totale pour l’aligner sur l’objectif de développement de la pratique sportive. L’ensemble des opérations relevant de l’évènementiel seront remises à plat. Une renégociation du partenariat public-privé sera engagée. Le dialogue avec la Région sur l’équité dans l’allocation de ses subventions sur l’ensemble de son territoire sera relancé.
UNE AUTRE POLITIQUE DU SPORT À NICE
1. LA SITUATION ACTUELLE DES NIÇOIS
Certes les grands évènements sportifs ne manquent pas à Nice, avec le Tour de France, les Ironman ou la perspective des JO 2030, pour ne citer que les plus marquants. Mais le sport, ce n’est pas ça. Ce n’est pas seulement être cantonné au spectacle derrière une barrière ou dans une tribune ou rester devant sa télé à regarder un évènement sportif se dérouler dans sa ville. C’est aussi pratiquer. Qu’en est-il de la possibilité pour les Niçois de pratiquer le sport de leur choix ? Là, la réalité est plus que catastrophique.
Une ville sous-équipée
Nice est très largement sous-dotée par rapport au reste de la France. Le taux d’équipements sportifs de proximité est de 5,2 en moyenne pour les villes de plus de 10 000 habitants, il est de 1,8 à Nice. Parmi les huit plus grosses villes, Nice est en 8ème position sur le nombre d’équipements sportifs par habitant. Pour ne prendre qu’un exemple, Toulouse, avec ses 45 % d’habitants en plus, a quatre fois plus d’équipements sportifs que Nice.
Encore ces rares équipements ne sont-ils pas alignés sur les sports que voudraient pratiquer les Niçois. Les cours de tennis, par exemple, sont sur-représentés par rapport aux équipements requis pour d’autres sports.
Des équipements délabrés
Quant à l’état des équipements sportifs sur notre territoire, il est lamentable. Les conditions sont infectes pour n’importe qui fait du sport à Nice. Nikaïa est dans un état avancé de décrépitude, tout comme le stade des Moulins. Cette situation ne se limite pas à quelques gros équipements. Partout sur la ville, les gymnases sont obsolètes et les salles prennent l’eau. Les vestiaires sont délabrés. Quant aux toilettes, elles font honte à toute personne civilisée.
Chaque Niçois peut constater l’état de délabrement de l’équipement sportif qu’il utilise ou qui est le plus proche de chez lui. Ce qu’il ne sait pas toujours, c’est que c’est aussi le cas pour l’ensemble des autres équipements sur la ville. Cette situation mériterait d’être documentée tant elle est indigne d’une ville comme la nôtre.
Un enjeu de sécurité
Ajoutons à ce sombre tableau que la violence s’est installée dans certains lieux de pratiques sportive. C’est notamment le cas sur les stades où les agressions sur le corps arbitral ou les altercations entre individus se sont multipliées, au point que de nombreux parents ne laissent plus leurs enfants y aller. De même, faute de régulation, l’accès à certaines infrastructures sportives relève de la loi de la jungle, avec notamment une exclusion de fait des filles de ces équipements.
2. LES CHOIX POLITIQUES D’ESTROSI ET DES DROITES NIÇOISES
Une passion pour le show-off
Le maire de Nice a toujours affiché publiquement un grand intérêt pour le sport. Au point d’ailleurs d’avoir gardé la mainmise directe sur cet enjeu en nommant aux sports un 15e adjoint (15e !) qui n’a aucune compétence sur le sujet. Estrosi présente toujours Nice comme une ville en pointe dans ce domaine. Mais quelle est sa conception du sport, au vu des réalités niçoises et de l’analyse des budgets municipaux en la matière ?
Ces éléments confirment tout d’abord que cet intérêt porte en premier lieu sur l’évènementiel, avec une part importante du budget attribuée aux grandes manifestations sportives. L’accueil d’un Ironman, par exemple, coûte à la ville un montant de 500 000 euros. Ce sont au global 8 millions d’euros qui sont dédiés à ces grands évènements sportifs en 2025, montant en très forte hausse. Autant de millions qui ne sont pas mis au service de la pratique sportive des Niçois, mais à celui de l’image de Monsieur le Maire. Comme dans les autres domaines, il utilise les moyens des Niçois pour des coups d’éclat. Sa politique de paillettes et de poudre aux yeux ne sert que sa communication, pas les habitants au quotidien.
Des grosses opérations au service d’une conception élitiste du sport
Par ailleurs, une grande partie du budget restant est phagocytée par des opérations qui ne bénéficient qu’à un nombre limité de Niçois, voire à une élite. Et encore, jamais à la pratique du sport par la population. Les illustrations sont nombreuses :
- C’est la piscine de la Plaine-du-Var, bassin olympique d'entraînement, qui n'est pas accessible au grand public puisqu’exclusivement réservée aux athlètes de haut niveau.
- C’est le centre de formation de l’OGC Nice, construit sur des terrains achetés 6 millions d’euros pour en faire une plaine sportive familiale. Estrosi a réalisé une véritable privatisation d’un espace public, ceci alors que l’ancien centre qui datait de 1998 est à l’abandon avec ses vitres cassées.
- Ce sont les engagements financiers pris par la ville au titre du contrat de partenariat public-privé pour le stade de football Allianz Riviera. La ville doit en effet s’acquitter des redevances de fonctionnement, de gros entretien, de réparation et de gestion de l’équipement et rembourser la totalité des impôts locaux acquittés par son partenaire privé. Soit un montant de 9,2 millions d’euros en 2025, correspondant à 32 % des dépenses de fonctionnement dans le budget des sports de la ville. Le remboursement de l’annuité de la dette pour la construction du même stade correspond par ailleurs à un montant de 4,5 millions d’euros qui viennent eux peser sur le budget d’investissement dans le sport.
- C’est la nouvelle patinoire qu’Estrosi veut faire construire pour les JO 2030 à côté de l’Allianz Riviera, de plus est sur une zone de mixité sociale, avec un coût de 20 millions d’euros annoncé pour la ville.
Des budgets réduits à la portion congrue
En 2015, les dépenses de fonctionnement en matière de sport s’élevaient à Nice à 47 millions d’euros. Dix ans plus tard, le budget prévoit 32,5 millions d’euros, soit une baisse de 31 %. Encore faudrait-il enlever à ce dernier montant les 9,2 millions du partenariat public-privé, ce qui ne laisse plus que 23,3 millions d’euros.
Quant aux dépenses d’investissement, hors partenariat public-privé, elles ne s’élèvent plus qu’à 9,3 millions d’euros en 2025. Nous posons la question : y a-t-il une autre grande ville en France qui a vu autant diminué en dix ans ce qui est alloué à la pratique sportive ?
Pour être complets dans les dépenses aberrantes, il reste à évoquer les 50 millions d’euros d’investissement prévus par la Métropole Nice Côte d’Azur pour déplacer le champ de neige d'Auron et d’Isola 2000 dans les prochaines années. Courir après la neige, alors que le réchauffement climatique est inexorable, vous êtes sûr, Monsieur Estrosi ?
Et les Niçois, dans tout ça ?
Ne soyons donc pas surpris du faible équipement de notre ville en matière d’équipements sportifs et de l’état déplorable de ceux qui existent : cette situation découle directement des choix du maire de la ville.
Pour ce qui relève des subventions aux clubs, ses choix sont très clairs et assumés : les attribuer aux 4 ou 5 plus gros clubs, au détriment des autres, afin de privilégier la performance de quelques-uns plutôt que de faciliter la pratique du plus grand nombre.
Le développement de la pratique sportive des Niçois ou même le simple fait de leur permettre d’accéder à des structures adaptées et de soutenir le maillage local par les clubs, tout cela n’entre pas dans la perspective d’Estrosi. Il a une conception élitiste du sport, réservé aux plus aisés et instrumentalisé pour parfaire son image.
3. NOTRE APPROCHE
Notre ambition : permettre à l’ensemble de la population de pratiquer des activités sportives et les encourager, notamment en privilégiant la proximité chaque fois que possible. « Le sport pour tous et partout ».
En arrière-plan, un choix diamétralement opposé à celui de l’actuel maire de Nice : entre le « sport compétition » réservé à une élite et le « sport épanouissement de tous », nous optons sans ambiguïté pour le second.
Un premier axe : remettre en état des équipements existants
Nous planifions un vaste plan de rénovation des infrastructures existantes. Ce qui suppose dans un premier temps un audit complet, réalisé avec les clubs, les utilisateurs et les habitants du quartier où est installé l’équipement. Cette approche permettra de définir la rénovation requise à partir des besoins de ceux qui utiliseront cet équipement une fois rénové.
Ce vaste plan de rénovation sera réalisé en l’organisant et en le planifiant à partir d’un critère : le nombre de pratiquants pouvant être ciblé. L’inauguration de chaque équipement rénové sera utilisée comme une occasion de développer la pratique sportive.
Un second axe : mailler la ville avec des équipements de proximité
Nous voulons développer le sport de très grande proximité, avec des équipements adaptés. La fréquentation du Parc Vauban le soir est un exemple de ce que nous voulons réaliser en maillant ainsi le territoire de la ville.
Cela suppose de travailler avec les acteurs du sport de notre ville et en premier lieu avec les associations sportives et les clubs dans plusieurs directions :
- Installer des microsites (basket, calcetto, etc.) dans les différents quartiers de la ville.
- Réaménager les parcs de la ville avec des options sportives pour tous les âges.
- Ouvrir pour les enfants, pré-adolescents et adolescents des aires de jeux sportifs autorisant des pratiques sportives libres qui ne nécessitent pas un encadrement fort, mais seulement une présence adulte sécurisant la pratique.
- Installer des petits équipements fixes de fitness dans l’espace public, partout au sein de la ville et garantir leur entretien.
- Intégrer le développement de la pratique sportive dans l’aménagement des écoles par la ville.
L’enjeu de la sécurité sera systématiquement traité pour qu’il ne soit jamais un obstacle à la pratique. Par ailleurs, l’accès à la pratique sportive sera garanti aux personnes en situation de handicap.
Un impératif : augmenter et réorienter les budgets
Le budget municipal des sports fera l’objet d’une refonte totale pour aligner les dépenses d’investissement comme les dépenses de fonctionnement sur l’objectif de développement de la pratique sportive.
Pour dégager des moyens supplémentaires au service de cette ambition :
- L’ensemble des opérations relevant de l’évènementiel seront remises à plat.
- Une renégociation du partenariat public-privé sera engagée.
- Le dialogue avec la Région sur l’équité dans l’allocation de ses subventions sur l’ensemble de son territoire sera relancé.
Les ressources seront attribuées en fonction des besoins et du nombre de pratiquants, avec des critères qui seront connus de tous. Leur utilisation fera l’objet d’un contrôle de conformité, pour garantir la tenue des engagements et éviter toute dérive commerciale.
L’équité entre les quartiers dans l’attribution des financements constituera un impératif.